May 13, 2016 | CEO Blog

Le retour des jeunes Africains expatriés : une opportunité exceptionnelle pour le continent !

En Afrique comme ailleurs, les jeunes restent une ressource essentielle en matière de développement des sociétés, d’innovations technologiques et de progrès social. Si les années 1990 ont été marquées par des expatriations en partie causées par l’autarcie, le manque d’opportunités et le chômage, cela a aujourd’hui changé. Dans la vague « d’afro-optimisme » ambiant, cette jeunesse africaine semble de plus en plus porteuse d’espoirs. Cependant, il semble que cet « afro-optimisme » soit plutôt le propre des diasporas africaines formées à l’extérieur (souvent en Europe ou aux Etats Unis), que celui des continentaux. En effet, les sociétés africaines restent le plus souvent très inégalitaires, avec un taux de chômage élevé chez les jeunes (qui représentent 60% de la totalité des chômeurs en Afrique Subsaharienne, selon la Banque Mondiale)

Ceci paraît logique : si le rêve africain s’incarne pour les générations de la diaspora (qui reviennent au pays et contribuent souvent fortement à l’économie), il s’évanouit ainsi malheureusement assez vite du côté des bidonvilles. L’urbanisation croissante et l’exode rural sont aussi des facteurs aggravants : ils nourrissent l’économie souterraine, le travail non déclaré, l’économie informelle, etc. Tandis que hors des frontières, au sein des jeunes diasporas, le continent suscite le plus souvent l’enthousiasme : menée par le think tank « L’Afrique des Idées », une enquête auprès de jeunes Africains ayant effectué une partie de leur formation hors du continent montre que 75% de ceux qui veulent revenir en Afrique sont motivés par la volonté de s’impliquer dans l’essor du continent. Pourquoi cela est il encourageant ? Parce que sur un continent où à peine 7% de la population active a reçu une formation dans l’enseignement supérieur, le renfort des jeunes de la diaspora est un impératif crucial ! Pour relever les défis de l’emploi ou encore de la transition économique, l’Afrique a infiniment besoin de cette génération bercée aux idéaux de la globalisation et du métissage. 

Aujourd’hui, ce retour de la diaspora est bien réel. Il a plusieurs causes, notamment la crise économique et identitaire en Europe, qui provoque la montée des extrêmes et un accueil de moins en moins favorable aux migrants. La conséquence naturelle est souvent un repli vers l’Afrique, entraînant cet « afro-optimisme » qui, même en étant souvent théorique, n’en est pas moins basé sur des faits réels : la multiplicité des initiatives réussies de plusieurs enfants de la diaspora démontre que l’Afrique peut vraiment se développer si chacun y prend part ! Ainsi, de nombreux jeunes entrepreneurs sont en train de changer la face du continent africain, non seulement par leurs innovations (je pense ici aux nombreux projets numériques qui fleurissent aux quatre coins du continent), mais aussi par la création d’emplois qui contribuent à la croissance économique et à la réduction du chômage. 

Ainsi, la force des jeunes diasporas africaines est précisément de savoir exporter l’Afrique et de la présenter au monde sous un regard nouveau : celui des Africains. Des milliers de jeunes innovateurs s’impliquent donc pour penser l’Afrique de demain, notamment en se servant des nouvelles technologies d’information pour créer des opportunités. 

En 2000, The Economist titrait en parlant de l’Afrique « The hopeless continent » : aujourd’hui on peut clairement affirmer que ce n’est plus le cas. L’effervescence générationnelle actuelle montre que l’Afrique peut désormais prendre son destin en main, car elle en a les moyens…et les ressources humaines !